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Après le rachat d’Unify, Reworld Media dévoile ses ambitions

Après le rachat d’Unify, Reworld Media dévoile ses ambitions
Elodie Bretaudeau-Fonteilles, DG de Reworld MediaConnect

Reworld Media poursuit son bonhomme de chemin.Le petit groupe de presse co-fondé en 2012 par Pascal Chevalier et Gautier Normand a bien grandi et veut, désormais, assoir son leadership après de nombreux rachats, notamment la reprise de Mondadori France en 2019 et plusieurs acquisitions en 2022.

L’année dernière, le groupe a acté son entrée dans une nouvelle dimension en rachetant Unify au groupe TF1 avec des marques comme Marmiton, AuFéminin ou Doctissimo. Dans sa boulimie de rachats, le groupe a également acquis le pure-player Melty sur la cible jeune et surtout la pépite Psychologies sur le segment féminin CSP+.

Avec 470 millions de chiffres d’affaires en 2021 et 80 marques médias, Reworld revendique désormais sa place de 2ᵉ groupe média digital français, juste derrière Vivendi, 6ᵉ groupe en audience digitale, soit 33 millions de VU / mois, selon Médiamétrie, et de première plateforme média en France. Avec l’intégration des assets d’Unify dont la marque B2B va être arrêtée, l’offre va prendre un nouveau virage… La directrice générale de la régie Reworld MediaConnect, Elodie Bretaudeau-Fonteilles nous dévoile le nouveau Reworld Media.

100%Media : Vous avez multiplié les acquisitions en 2022. Quel bilan faites-vous de cette année ?

Elodie Bretaudeau-Fonteilles : C’était une année complètement dingue où l’on a vraiment accéléré très fort. Ces acquisitions nous ont fait passer dans une nouvelle dimension avec une véritable position de leadership. Nous avons 80 marques média : aucun groupe en France n’a autant de marques et nous comptons désormais 11 verticales éditoriales. Nous avons également fortement accéléré sur le social qui fait partie de nos axes de développement stratégiques. L’intégration de Melty nous positionne fortement sur Snapchat, TikTok et Twitch. Nous sommes également fiers de Psychologies qui est une marque très forte, très ancrée et précurseur. Cela nous a permis de nous renforcer sur la cible des femmes CSP+ avec un produit plus premium. D’ailleurs, nous avons relancé une nouvelle formule car la dernière ne correspondait pas aux attentes de nos lecteurs historiques. Et c’est plutôt un succès pour les ventes au numéro en kiosque qui repartent en croissance.

En 2022, nous avons créé Air France Médias Solutions : c’est une grande fierté partagée avec les équipes d’Air France. Nous avons réussi à lancer une marque média dans un délai très court, avec un site internet, des réseaux sociaux et évidemment un magazine qui sort tous les deux mois. Cela a été la création d’une régie publicitaire autour de l’ensemble des « touch points » d’Air France : outre le média, les salons dans les aéroports et sa clientèle haute contribution ou encore la publicité à bord des avions aussi. Nous avons eu la chance d’avoir un trafic aérien qui a très bien repris ces derniers mois. Et puis, évidemment, l’intégration des assets d’Unify dont le rachat a été validé il y a deux mois avec l’accord de l’Autorité de la concurrence.

Nous arrêtons la marque B2B Unify qui est regroupée au sein de Reworld MediaConnect.

100%Media : Avec cette boulimie de rachats, comment rendre lisible une offre aussi hétérogène vis-à-vis des agences et des annonceurs ?

E. B-F : C’est mon challenge pour cette année. Nous allons lancer sur le marché « le nouveau Reworld Media » qui intègre l’ensemble des assets avec une organisation hybride. Pour Melty et Psychologies Magazine, j’ai gardé un « go to market » dédié sur chaque marque pour coller à une offre très spécifique et des enjeux particuliers autour de la monétisation. Chez Air France Média Solutions, nous avons également une équipe dédiée, parce que nous proposons des inventaires uniques dans le groupe, comme du DOOH. J’ai également développé la même stratégie pour Psychologies dont les enjeux sont très spécifiques.

Pour le reste, nous renforçons l’offre globale avec l’intégration des univers d’Unify.

100%Media : Que va devenir la marque Unify ?

E. B-F : Nous arrêtons la marque B2B Unify qui est regroupée au sein de Reworld MediaConnect.

100%Media : Quelle est votre position sur le marché désormais ?

E. B-F : Nous revendiquons d’être la première plateforme médias de France. Quand j’utilise le terme plateforme, c’est évidemment en rapport avec les plateformes américaines. C’est quoi une plateforme ? C’est du reach, quand on est le 6ème groupe français, on est parfois plus puissants qu’Amazon ou Snap certains mois. Nous avons une data propriétaire : nous sommes en mesure d’analyser la consommation média de 36 millions de Français, cela nous donne une puissance data absolument colossale. Avec l’intégration d’Unify, nous avons désormais 40 millions de user ID. Notre data est hyper qualifiée, avec des segments dans lesquels on va pouvoir descendre très finement. Et puis enfin, nous n’en parlons peut-être pas assez souvent, mais nous avons notre techno avec TradeDoubler qui nous permet de faire du tracking d’attribution. Et on sait à quel point c’est le nerf de la guerre. Cela nous donne un véritable avantage concurrentiel. Notre positionnement est vraiment unique et nous voulons capitaliser pour offrir des nouvelles solutions au marché dans des environnements brand safe, performants et 100% Français.

Nous nous interrogeons sur le lancement de la marque Icon en France.

100%Media : Vous avez acquis la marque Grazia et lancé une activité en Italie. Quelle est votre stratégie à l’international ?

E. B-F : L’international est un nouvel axe de développement, notamment sur la partie média puisque notre techno TradeDoubler est déjà très présente à l’international. Le rachat de Grazia et d’Icon est une pépite et on pense qu’il y a un beau potentiel. Grazia est présent dans 23 pays et cela nous offre un vrai network. Nous opérons donc désormais en Italie puisque nous avons créé Reworld Media Italia. L’idée est de proposer une véritable offre globale digitale sur une cible assez recherchée qu’est l’univers des femmes CSP+. D’autant que le luxe se porte bien. Nous avons également des réflexions en France pour renforcer la présence de la marque Grazia. Et puis Icon, sur une ligne masculine, fonctionne extrêmement bien en Italie et en Espagne aussi. Nous nous interrogeons sur le lancement de cette marque en France.

Propos recueillis par François Quairel.

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