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L’Académie française dénonce une grande confusion dans la communication à cause de trop nombreux anglicismes

L’Académie française dénonce une grande confusion dans la communication à cause de trop nombreux anglicismes
L’Académie française a adopté hier un rapport dénonçant la confusion due à l’abondance d’anglicismes dans la communication institutionnelle, et le risque «d’une perte de repères linguistiques». Intitulé «Pour que les institutions françaises parlent français», le rapport d’une trentaine de pages a été rédigé par une commission ad hoc, composée de six académiciens.
L’Académie, gardienne de la langue de Molière, décèle «une évolution préoccupante», à savoir une «envahissante anglicisation». 
Selon elle, «nombre d’anglicismes sont employés en lieu et place de mots ou d’expressions français existants avec pour conséquence immanquable l’effacement progressif des équivalents français».
«Follower» serait par exemple trop souvent privilégié face à «abonné, mais aussi adepte, ami, contact, fan, suiveur», détaille-t-elle. 
«La propagation massive et continue d’un vocabulaire anglo-américain souvent dénaturé, considéré à tort comme bien connu du public général et d’emploi quasi universel, a pour conséquence contradictoire le risque d’un appauvrissement en proportion du lexique français, et d’une discrimination croissante entre les publics», déplorent les Immortels. 
Le rapport donne des dizaines d’exemples, issus d’institutions publiques, d’agences, de collectivités territoriales, d’entreprises publiques ou privées. 
Certains sont répandus et/ou faciles à comprendre (des déclinaisons de «start-up», «kit de com», «valley», etc.). D’autres exigent une certaine maîtrise de l’anglais, comme «bleisure» (mot-valise entre «business» et «leisure»), le slogan «Unboring the future» d’un constructeur automobile, etc. 
Au-delà du lexique, l’Académie française déplore «des conséquences d’une certaine gravité sur la syntaxe et la structure même du français». 
Avec «la disparition des prépositions» et «la suppression des articles», d’après son constat «la syntaxe est bousculée, ce qui constitue une véritable atteinte à la langue».
En conclusion, les académiciens avancent «quelques préconisations», qui doivent «contribuer au maintien du français et permettre que la langue française puisse participer à une mondialisation réussie». 
Sous l’impulsion de sa secrétaire perpétuelle Hélène Carrère d’Encausse, l’Académie française est devenue très récemment plus offensive dans sa mission de préservation de la cohérence et de la place du français. 
Elle a annoncé en janvier son projet d’aller devant la justice administrative contester le nouveau modèle de la carte d’identité, bilingue français-anglais, contraire selon elle à l’article 2 de la Constitution («La langue de la République est le français»).
(Avec AFP)

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