L’innovation prend sa source dans le passé (publié par l’Atelier)
Avant de se lancer dans un processus d'innovation, il resterait pertinent de s'inspirer des méthodes déjà appliquées et qui ont fait leurs preuves. Un regard qui ne doit pas faire renier les nouveaux modes de travail.
Il faut s'inspirer des méthodes passées pour parvenir à innover dans le présent, juge Arthur D. Little, dans un rapport. Pour l'institut, les cycles d'innovation suivent des schémas préétablis : les processus menant à celle-ci sont redondants. Ainsi, viser le long terme, s'inspirer du monde qui nous entoure (énergie solaire), ou encore chercher de nouvelles applications à des produits déjà existants (fibre de verre) constituent des méthodes qui ont fait leur preuve par le passé, et que les scientifiques gagneraient à appliquer dans le présent. François Romon, professeur à l’université de Technologie de Compiègne (UTC), et auteur du livre Le Management de l'innovation, partage cet avis.
Rechercher dans le passé des méthodes cohérentes et pertinentes
A son sens, «avant toute recherche, il faut déterminer la méthode la plus à même de fournir les résultats escomptés», explique-t-il à L'Atelier. «Et pour cette raison, il est intéressant de s'inspirer des innovations passées, parmi lesquelles il est possible de discerner des méthodes de recherche pertinentes réutilisables dans le cadre de la recherche effectuée». Selon lui, bon nombre de structures de recherche gagneraient ainsi à s'inspirer de ces recommandations. Il nuance toutefois, en précisant : «tout dépend du secteur d'activité et du type d'innovation recherché (incrémentale ou de rupture). En fonction de la situation, il sera plus ou moins pertinent de s'inspirer de méthodes passées, ou non».
Se méfier des effets de mode
Faut-il en conclure alors que les nouvelles méthodes ne doivent pas être embrassées avec autant de facilité ? Non, évidemment, répond François Romon, et qui reconnaît leur intérêt. Mais elles doivent choisies en fonction du contexte, juge-t-il. Et de prendre l'exemple de l'open innovation. «Actuellement, ce mode de travail rencontre un succès impressionnant». Pourtant, estime-t-il, celui-ci est bénéfique à partir du moment où l'on s'attaque à des domaines complètement novateurs et dans lesquels il n'y a pas de méthodes, de technologies préexistantes. Dans le cas contraire, d'autres processus restent plus intéressants. «Mal appliquée, je reste persuadé qu'au lieu de favoriser l'innovation, c'est au contraire le meilleur moyen de la freiner».
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