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Naissance d’Apple TV+

Naissance d’Apple TV+

Apple TV+ a vu le jour  vendredi dans une centaine de pays avec des programmes originaux à un prix cassé, le plus bas du secteur: 4,99 dollars par mois, moitié moins que Netflix, pour toute la famille.
La marque à la pomme ne peut pas rivaliser avec les catalogues des pionniers du marché (Netflix, Hulu…) ni des futurs nouveaux entrants (Disney, HBO…). Elle fait donc valoir d’autres arguments, comme ce prix, le même que pour Apple Arcade (jeux vidéo), dérisoire pour ses clients prêts à dépenser des centaines de dollars pour un smartphone tous les deux ou trois ans.
Un abonnement d’un an sera en outre offert en prime de tout achat d’iPhone, iPad ou Mac (ordinateur de la marque).
Apple tv+ se positionne ainsi comme un service «bonus», de la même façon que le leader du commerce en ligne, Amazon, inclut sa plateforme de streaming dans son abonnement premium (Prime) à 8,99 dollars, qui comprend différents services, dont la livraison rapide et gratuite.
Pour le géant américain des technologies, il s’agit avant tout de se diversifier et de rompre sa dépendance à l’iPhone, en perte de vitesse par rapport à ses concurrents.Avec Apple Music, Apple Arcade, Apple News+ (infos), Apple Card et Apple Pay, le groupe propose une offre combinée, qui devrait encourager ses adeptes à rester dans son univers.
 Le retour sur investissement ne sera sans doute pas immédiat, mais il s’agit plus de fidéliser que de rentabiliser, selon l’expert Avi Greengart, de Techsponential.
«Beaucoup de choses dans l’écosystème d’Apple ne génèrent pas directement des bénéfices», commente-t-il. «Plus vous avez d’options dans l’univers iOS (le système d’exploitation d’Apple), plus tout le reste devient captivant». Mais cela ne veut pas dire que la firme de Cupertino se lance en dilettante dans la bataille du streaming.
«Apple a la possibilité de faire venir 100 millions de consommateurs sur son service de streaming dans les trois à quatre prochaines années», estime l’analyste Dan Ives, dans une note aux investisseurs.
Son cabinet, Wedbush, considère que la marque dispose d’une base de 1,4 milliard d’utilisateurs actifs d’appareils équipés d’iOS. En plus du prix réduit, la nouvelle plateforme compte sur ses programmes originaux et une brochette de stars. Reese Witherspoon et Jennifer Aniston se donnent la réplique dans «The Morning Show», Oprah Winfrey anime une nouvelle émission, et Jason Momoa (Aquaman, Game of Thrones) joue dans «See», une série sur l’histoire d’une tribu dont les enfants disposent du don de la vue quand tout le reste de l’humanité est devenu aveugle.
Pour les enfants, Apple a notamment prévu «Helpsters», une série conçue par les créateurs de «Sesame Street», ainsi que des nouveaux épisodes de «Snoopy». Lors de la présentation du nouveau service, Tim Cook, le patron du groupe, a promis d’ajouter de nouvelles productions originales tous les mois. Il est notamment question de deux séries originales par Steven Spielberg, une série produite par le basketteur de la NBA Kevin Durant, et des films d’auteurs.
La plateforme possède «une liste convaincante de nouveaux programmes. Nous estimons que l’entreprise va dédier six milliards de dollars par an pour des séries et des films originaux», précise Dan Ives. Chez Netflix, c’est 15 milliards de dollars.
Apple ouvre le bal de la deuxième saison de la guerre du streaming. Jusqu’à présent, Netflix, Hulu et Amazon Prime Video pouvaient se concentrer tranquillement sur leur stratégie pour séduire les clients des télévisions payantes. Mais quatre concurrents de taille vont entrer dans l’arène dans les mois à venir: Disney+ le 12 novembre (en Amérique du Nord, pour commencer), et au printemps 2020, Peacock (NBCUniversal) et HBO Max (WarnerMedia).
«Au bout d’un moment, les plateformes vont devoir augmenter leurs prix ou réduire leurs dépenses dans les contenus, à moins d’avoir d’autres activités, comme Amazon ou Apple», remarque Brahm Eiley, président du Convergence Research Group. Le créateur de l’iPhone s’est constitué un trésor de guerre de 200 milliards de dollars dans lequel il peut puiser si besoin.
«Vous avez la télévision traditionnelle, qui est encore massive, ainsi que 50 services de streaming, rien qu’aux USA», ajoute Brahm Eiley. «Donc tout le monde ne va pas réussir. Des rapprochements, et des échecs, sont inévitables».

(Avec AFP)
 

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