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«Notre spécificité est de se concentrer sur l’utilisateur avant de générer des revenus à court terme». Itw de Yaron Galai

«Notre spécificité est de se concentrer sur l’utilisateur avant de générer des revenus à court terme». Itw de Yaron Galai
De passage à Paris le mois dernier, Yaron Galai, co-fondateur et CEO d’Outbrain a dévoilé la mécanique de Sphere, sa nouvelle offre de recommandation de contenus qui met en valeur les contenus d’éditeurs dans un flux d’actualité. Ce produit lancé aux USA et en cours de déploiement en France repose sur un mode de rémunération où l’éditeur capte 100% des revenus générés et où Outbrain se rémunère sur la profondeur de la navigation.
 
100%MATIC : Vous avez lancé Sphere aux USA et bientôt en France. En quoi cela consiste-t-il ?
 
Yaron Galai : Sphere est un système de recommandation de contenus d’éditeurs à éditeurs. Sa caractéristique principale réside dans sa technologie : contrairement à nos algorithmes qui optimisent les recommandations que nous générons principalement en fonction de leurs performances, ici, tout est optimisé pour l’engagement, afin de favoriser l’expérience utilisateur. Plus concrètement, il s’agit d’un réseau composé uniquement d’éditeurs premium triés sur le volet, qui offre aux internautes un flux d’actualités personnalisé issues d’éditeurs premium à la façon du flux de Facebook, sans aucun mélange avec des contenus d’annonceurs ou purement marketing. Aux États-Unis, nous avons démarré avec 5 éditeurs : CNN, Time Inc,  Fortune, Fox, Getty Images et Penske. Ce qui compte, c’est avant tout l’aspect premium des contenus. Le lancement a eu lieu il y a deux mois. Les premiers résultats montrent que 17% des utilisateurs sont beaucoup plus engagés avec les contenus.
 
100%MATIC : Quel est le business model de Sphere ?
 
Y.G : Nous sommes traditionnellement une place de marché avec un modèle au CPC. Chaque revenu généré par un clic est partagé avec les éditeurs avec qui nous sommes partenaires. Avec Sphere, nous introduisons un vraie révolution : il n’y a pas d’enchère. Tout le monde est à égalité. Il s’agit d’un CPC universel. C’est à dire que la marque média à partir de laquelle est généré le clic de l’internaute garde 100% des revenus, et la marque média vers laquelle le clic renvoie paye un CPC unique. Outbrain n’est rémunéré à hauteur du CPC universel que si l’internaute consulte au moins une autre page de l’éditeur, même s’il en consulte 5, 10 ou même 20. Ici, la priorité n’est donc pas le revenu immédiat, mais le fait que l’internaute engage durablement avec l’éditeur. Car faire venir l’internaute sur son site est facile. Le faire revenir, c’est le vrai défi. Or trop souvent, les éditeurs se préoccupent du revenu immédiat. Avec Sphere, nous voulons rappeler que le revenu n’est pas seulement égal au RPM ; il est aussi et avant tout fonction de l’engagement. L’équation est simple : il vaut mieux gagner plusieurs fois 0,2€ qu’une seule fois 1€.
 
100%MATIC : Comment vous différenciez-vous ?
Y.G : Nous sommes pionniers dans ce marché et nous avons inspiré de nombreux concurrents… Notre spécificité est de se concentrer sur l’utilisateur avant de générer des revenus à court terme. C’est pourquoi nous sommes vigilants sur la liste des sites où nous nous intégrons et nous sommes particulièrement exigeants sur nos «content guidelines».
Je suis moi-même un vrai passionné de presse et du métier d’éditeur. Pour l’anecdote, lorsque j’étais étudiant, je passais mon temps au fond de la classe à lire des magazines. Or, nos concurrents sont avant tout des vendeurs d’espace. Dans le domaine de la Brand Safety, en France, nous sommes engagés avec l’ARPP. Autre exemple : au niveau mondial, cela fait déjà plus d’un an que nous refusons toute publicité sur les bitcoins, bien avant la plupart des acteurs de l’industrie.
 
100%MATIC : Le Monde a annoncé récemment un changement de partenaire et va désormais travailler avec un de vos concurrents. Quelle en est la raison d’après vous ?
 
La seule raison, nous concernant, c’est que nous ne souhaitions plus travailler avec le groupe Le Monde car nous n’avons pas pu nous mettre d’accord commercialement. Toutes autres explications sont de l’ordre de la rumeur.

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