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Nouvelles tensions entre les actionnaires du Monde

Nouvelles tensions entre les actionnaires du Monde
Madison Cox, qui a hérité au décès de Pierre Bergé de ses parts dans le quotidien Le Monde, reproche à Matthieu Pigasse d’avoir déstabilisé l’actionnariat du journal en cédant la moitié de ses titres à Daniel Kretinsky, dans un courrier révélé par le magazine Challenges.
Le veuf de Pierre Bergé, qui détient 27% de Le Monde Libre (LML), la société qui contrôle 75% du capital du quotidien, sort de sa réserve et critique la façon dont le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky est devenu il y a deux ans l’actionnaire indirect du journal, dans ce courrier adressé à Xavier Niel et Matthieu Pigasse, co-actionnaires de LML, et dont l’AFP a obtenu une copie vendredi. «Je ne m’étais pas exprimé lorsque l’entrée indirecte de M. Kretinsky au capital du Monde avait été annoncée, fort maladroitement et à la surprise de tous, en particulier des rédacteurs et salariés du journal. Cet état de fait, procédant de la volonté personnelle de Matthieu de céder une large part – sinon la majorité – de ses titres, a déstabilisé le groupe», écrit-il, ajoutant que Le Monde «connaît désormais une situation capitalistique inaboutie, fruit d’une démarche financière inachevée». Le capital du Monde et la composition de son actionnariat ne peuvent durablement faire l’objet d’intrigues, de cessions à la dérobée, d’injonctions contradictoires et individuelles», poursuit le légataire universel de Pierre Bergé, qui appelle à «trouver une issue salutaire et honnête à la situation formée par le projet inabouti d’entrée de M. Kretinsky au capital», et ce dans le respect de l’indépendance du Monde. Comme le souligne Challenges, ce différend est notamment lié à un projet, désormais caduc, de rachat des parts de Pierre Bergé par Xavier Niel et Matthieu Pigasse, qui aurait dû intervenir après le décès du célèbre mécène, et à la valorisation de ces mêmes parts. Alors que Matthieu Pigasse a vendu 49% de sa propre participation à Daniel Kretinsky à un prix très élevé (40 millions d’euros), Madison Cox prévient ses co-actionnaires qu’il ne les laissera pas  «s’approprier à moindre frais les titres de Pierre Bergé». C’est un nouvel épisode dans les tensions créées par l’entrée indirecte de Daniel Kretinsky au capital du journal, en 2018, déjà à l’origine d’une crise entre Xavier Niel et Matthieu Pigasse, jusqu’à ce qu’ils fassent la paix l’an dernier.
(Avec AFP)
 

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