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Publicité : le décret sur la « neutralité carbone » est critiqué par les ONG

Publicité : le décret sur la « neutralité carbone » est critiqué par les ONG

Comme annoncé en avril dernier via un décret, il est désormais interdit de vanter un produit comme « neutre en carbone » dans la publicité sans expliciter son bilan carbone et les mesures de compensation éventuelles. Ce décret a été adopté en application de la loi Climat et résilience de 2021.

Le but est de « garantir une information complète du public » et permettre « de renforcer progressivement les engagements des annonceurs tout en luttant contre l’éco-blanchiment », selon le gouvernement.

Toutefois, cette mesure ne va pas assez loin, selon certaines ONG. « Ce type d’allégation devrait simplement être interdit », tranche Anne Bringault, du Réseau Action Climat (RAC). « Il fallait interdire et pas réglementer », abonde Stéphen Kerckhove, directeur général d’Agir pour l’Environnement.

Quels contrôles ?

L’annonceur est désormais obligé de produire et de mettre à jour tous les ans « un bilan des émissions de gaz à effet de serre du produit ou service concerné couvrant l’ensemble de son cycle de vie ». C’est-à-dire qu’il doit couvrir l’amont de sa production jusqu’à l’élimination ou le recyclage du produit.

Il doit expliquer comment les émissions de gaz à effet de serre seront « prioritairement évitées, puis réduites et enfin compensées », avec une compensation mieux encadrée.

Enfin, la publicité ou l’emballage portant l’allégation de neutralité carbone doit pointer vers un site internet détaillant le plan climat.

« Cette réglementation va dans le bon sens » mais « il faut voir quels sont les contrôles mis en place », juge Lucile Buisson, à l’UFC Que Choisir. « Cela revient à la DGCCRF (Répression des fraudes) mais on voit que sur d’autres indices environnementaux, comme l’indice de réparabilité, ils n’ont pas forcément les moyens de contrôler. Et on est sur un contrôle de documents très précis et à partir de données qui sont déclaratives, très difficiles à vérifier », avance-t-elle.

Les experts de l’Ademe avaient eux-mêmes rendu un avis très critique sur l’emploi « problématique » des allégations de neutralité.

« Il induit par définition le public en erreur, il repose sur le concept de compensation qui recouvre des réalités différentes, il empêche de repérer les acteurs qui s’engagent réellement, il contribue à la défiance des publics envers les discours des organisations… », résumaient-ils.

Des critiques reprises par les ONG, pour lesquelles les allégations publicitaires risquent de bercer les consommateurs d’illusions sur leur impact réel.

(Avec AFP)

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